Peintre Américain d’origine Allemande, éducateur et représentant de l’op-art; les œuvres de Josef Albers ont été rapidement classées comme art concret notre société actuelle.
L’homme est considéré comme l’un des peintres abstraits les plus influents du XXe siècle, ainsi qu’un important designer et enseignant. La carrière artistique d’Albers, qui a fait le pont entre le modernisme Européen et Américain, consistait principalement en une enquête très ciblée sur les propriétés perceptives de la couleur et des relations spatiales.
De nos jours, son interaction des couleurs est étudiée comme un classique de l’enseignement des arts visuels; et ses prouesses sont relayées dans le monde entier. Découvrez le profil d’un homme qui a bouleversé l’ordre des couleurs.
Sommaire
Parcours d’un artiste hors du commun
Né le 19 mars 1888 à Bottrop (Rhénanie du Nord) et décédé le 25 mars 1976 à New Haven, (Connecticut); l’artiste a marqué le monde par son talent en tant qu’initiateur de l’art optique (Op art en abrégé). Enfant, il fréquente le collège des enseignants de Büren de 1902 à 1908. Inspiré par Piet Mondrian, il peint son premier tableau abstrait en 1913.
Après des études à l’École des beaux-arts de Berlin (1913-1915) et à l’École des arts et métiers d’Essen (1916-1919); il étudie aux académies des beaux-arts de Berlin et de Munich (1919-1920) avec Franz von Stuck.
En 1920, il suit une formation au célèbre Weimar Bauhaus dirigé par Johannes Itten. Il commence à y peindre sur verre et réalise des assemblages. Petit à petit, les œuvres d’Albers sont classées comme art concret. Après le départ de Johannes Itten; il enseigne dans l’atelier du verre du Bauhaus de 1923 à 1933 avec son nouveau directeur Walter Gropius.
En 1927, il crée un ensemble de 18 vitraux pour le Musée Grassi de Leipzig, qui ont été détruits lors de la seconde guerre mondiale (1943) puis reconstruits en 2011.
En 1928, Marcel Breuer instigateur du modernisme dirige une menuiserie locale. Il prend la suite de la direction de Walter Gropius, où il fait intégrer Albers comme maître de construction dans son atelier.
Dès 1930, Breuer le nomme directeur adjoint du Bauhaus. Cela qui lui permet en 1932 de réaliser sa première exposition d’œuvres au grand public directement sur le campus du Bauhaus.
Exil forcé et vie aux États-Unis
Après la fermeture du Bauhaus à Dessau, il enseigne à Berlin à partir d’octobre 1932. Lorsque les nazis ont envahi le pays et pris le pouvoir; Josef Albers a émigré aux États-Unis avec sa femme Anni en 1933. De 1934 à 1936, il est membre du groupe artistique Parisien Abstraction-Création, où il partage ses créations pionnières du modernisme.
Mais c’est aux États-Unis que son parcours est propulsé. Le théoricien a rapidement trouvé du travail au Black Mountain College en Caroline du Nord. Là-bas, il a enseigné à de nombreux anciens assistants d’Oskar Schlemmer de 1933 à 1949.
En 1935, lui et sa femme Anni effectuèrent leur premier voyage à Cuba et au Mexique. Au total, ils iront près d’une vingtaine de fois en Amérique latine où l’art local a influencé ses œuvres ultérieures.
En 1939, il devient citoyen Américain et en 1950, le couple déménage à New Haven dans le Connecticut, où Albers dirigera le département d’art de l’Université de Yale de 1950 à 1959. Ici, il a créé et réalisé une série nommée : hommage au carré (ou “ homage to the square ” en Anglais). Il y exprime les aplats de couleurs dans tous leurs états, travaillant avec des formes géométriques simples.
En 1963, les résultats de ses recherches ont été publiés dans un livre portant le simple nom : interaction des couleurs (Interaction of Color). Dans cette œuvre, il a analysé les communications possibles entre les couleurs et les rendus visuels.
Tout au long de sa vie, l’homme a cherché à produire des effets de la roue chromatique, dans lesquels la perception visuelle d’une couleur est affectée par celles qui lui sont adjacentes. Selon lui, l’application précise d’une teinte crée des jeux d’espace et de profondeur; car les formes colorées planes qui composent la majorité de ses œuvres semblent soit s’éloigner; soit dépasser du plan de l’image.
Ses diverses expositions
Pendant leur séjour à Black Mountain, Josef soutenu par sa femme ont commencé à exposer son travail abondamment dans tous les États Unis, incluant des expositions prestigieuses aux :
- Addison Museum of American Art à Andover en 1935 ;
- New Art Circle de JB Neumann à New York de 1936 à 1938 ;
- Musée germanique de l’Université Harvard à Cambridge en 1936 ;
- Galerie Katharine Kuh à Chicago en 1937 ;
- Musée d’art de San Francisco en 1940 ;
- Et la Nierendorf Gallery à New York en 1941.
En 1950 lorsqu’il a développé ce qui allait devenir son Hommage dans la série Square; il continue ses recherches et expose ses découvertes colorimétriques jusqu’à sa mort en 1976. Cet ensemble d’œuvres a été présenté dans une grande exposition organisée par le Museum of Modern Art à New York en 1964.
Albers a pris sa retraite de l’enseignement en 1958, quelques années avant la publication de son important texte Interaction of Color (1963). L’ouvrage a été réédité en deux volumes en 2013.
Après de nombreuses expositions dans des galeries et des musées, ainsi que sa participation à la documenta 1 en 1955 puis à la documenta 4 en 1968; Albers est devenu le premier artiste vivant à faire l’objet d’une exposition personnelle au Metropolitan Museum of Art de New York en 1971. Ils y ont dressé une rétrospective de vie couvrant toute sa carrière.
Vernissages modernes
Après sa mort, l’artiste n’a eu de cesse de perpétuer son art. De nombreux enseignements internationaux ont relayé ses œuvres pour continuer à faire vivre ses trouvailles qui ont révolutionné le monde de la couleur artistique.
Ces dernières années, des expositions récentes se sont échangées Painting on Paper de Josef Albers in America. Elle a vu le jour à la Pinakothek der Moderne de Munich en 2010, puis à été transféré à maintes reprises vers :
- Quadrat à Bottrop en Allemagne ;
- Louisiana Museum of Modern Art à Humlebæk au Danemark ;
- Musée d’art moderne du Centre Georges Pompidou de Paris ;
- Musée Gulbenkian à Lisbonne ;
- Et au Morgan Library and Museum de New York.
L’exposition Josef Albers : Minimal Means, Maximum Effect quand a elle, fût exposée à la Fundación Juan March de Madrid, en 2014 et à été transférée au Henie Onstad Art Centre de Høvikoddene en Norvège par la suite.
A Beautiful Confluence : Anni and Josef Albers and the Latin American World s’est trouvée à Mudec, Museo delle Culture de Milan, de 2015 à 2016.
De 2016 à 2017, The Museum of Modern Art de New York présente les photocollages du Bauhaus.
En 2017, Josef Albers au Mexique est exposé au Solomon R. Guggenheim Museum de New York et a voyagé à la Peggy Guggenheim Collection à Venise en 2018.
Représentation actuelle
Anni et Josef Albers : Art and Life est actuellement exposé au Musée d’Art Moderne de Paris, avec l’intention de se rendre à l’ IVAM (Instituto Valenciano de Arte Moderno) de Valence en Espagne en 2022. Vous pouvez y découvrir plus de 350 œuvres originales du couple.
Depuis mai 2016, la Fondation Josef et Anni Albers est exclusivement représentée par David Zwirner. Sonic Albers, qui était à l’affiche à New York en 2019, marquait la troisième présentation solo de la galerie de travail d’Albers, après les expositions Gray Steps, Gray Scales, Gray Ladders, présenté à New York en 2016; et Sunny Side Up, montré à Londres en 2017.
Albers and Morandi : Never Finished est une exposition explorant les affinités et les contrastes visuels et formels des deux artistes. Ce travail d’Albers et de Giorgio Morandi, était également présentée à New York en 2021.