Pierre Paulin a accompagné la naissance du mobilier aux associations organiques : Tulipe, champignon, tongue (langue), ruban, orange slice…
Captivantes par leurs lignes douces et leurs couleurs vives, ces pièces s’intègrent parfaitement au style des années 60 colorées dans lesquelles, elles ont été créées. Zoom sur un designer qui a su ancrer un mobilier à une époque qui ne disparaîtra jamais.
Sommaire
Premiers pas et carrière
De 1927 à 2009, le Français a été reconnu comme un designer de meubles qui a marqué les esprits durant l’époque de révolution culturelle et sociale. Dans les années 60 – 70, il a offert une transition sur le mobilier de tous les jours avec son style reconnaissable et innovant.
Au départ, Paulin promettait d’être un artisan de talent. Après avoir échoué à son diplôme d’études secondaires, il a décidé d’apprendre un métier pratique. Il a d’abord étudié la céramique, puis a commencé son aventure avec la sculpture sur pierre. Malheureusement, la blessure de son bras droit, subie lors d’un combat, l’oblige à dire adieu à ses rêves de sculpture pour toujours. Après son apprentissage chez un maçon et alors qu’il s’apprêtait à étudier l’art, la blessure l’a forcé à choisir un travail plus délicat, et au lieu d’un ciseau, il a attrapé un crayon.
C’est ainsi qu’il a rejoint le cercle créatif et a étudié à l’École Camondo à Paris, une école privée de cinq ans de design d’intérieur et d’architecture.
Par la suite, il a commencé sa carrière en tant que designer; et a rapidement commencé à connaître un succès spectaculaire. Dans les années 1950, tout comme Marcel Breuer, il fait ses premiers pas chez Thonet – un grand fabricant de chaises coudées.
Les sièges en bois devaient lui sembler tristes et ennuyeux car il a rapidement songé à les envelopper dans des jerseys extensibles en tissus de… maillots de bain.
La coopération avec la société Artifort, commencée en 1958 a contribué à sa popularité. Les patrons de l’entreprise ont tout de suite senti que l’approche du design de Paulin était liée à la philosophie contenue dans son nom. En effet, art et confort s’accordent aussi parfaitement avec les créations de l’artiste.
Ses fauteuils iconiques
Les meubles un peu psychédéliques voire amusants dessinés par Pierre Paulin reflètent parfaitement l’esthétique du mouvement flower power et l’époque de la révolution morale; mais en faisant une vraie révolution à eux seuls.
Leurs formes sculpturales et leurs formes douces s’opposent au concept traditionnel du mobilier traditionnel. Aussi, la collaboration entre Artifort et Paulin furent si enthousiastes, qu’elle a donné d’excellents résultats que nous allons passer en revue dès maintenant.
Fauteuil tulipe
Paulin a prouvé qu’une chaise n’a pas besoin d’avoir quatre pieds; mais qu’elle peut pousser comme une fleur à partir d’une tige, et qu’un fauteuil peut prendre la forme d’un langage sensuel.
La collection Tulipe conçue pour la société Artifort s’inspire de la forme d’une fleur aux pétales séparés. Les formes imitant la nature se sont avérées non seulement très efficaces, mais aussi extrêmement confortables.
Très vite adopté dans de nombreux intérieurs; le fauteuil tulipe propose également un repose pied qui accentue l’effet bien-être et confort réuni en un siège moderne et design aux coloris très décalés.
Mushroom chair
L’idée du fauteuil champignon est venue lorsque le designer a observé des femmes en maillot de bain. Il s’est avéré que le matériau flexible du maillot s’adapte aussi bien à la structure du meuble qu’au corps.
Grâce à Artifort, en 1959, Paulin disposait de moyens suffisants pour mener des recherches sur des housses modernes et souples, inspirées de la matière des maillots de bain. Pour le ce fauteuil sans pied de la série n°560; il part sur l’utilisation d’une housse monobloc; sans couture et flexible qui peut être retirée, lavée et échangée comme un maillot de bain.
Ce design a fait une énorme révolution. À propos de sa célèbre chaise Mushroom, Paulin a déclaré : « C’est la meilleure chose que j’aie jamais conçue. Comment peut-on faire quelque chose de manière plus économique ? Trois roues en métal… et quatre tiges qui les maintiennent ensemble. Ensuite, vous enfilez votre maillot de bain et c’est prêt ! ”
C’est d’ailleurs sur cette citation que s’est basé le succès du créateur : l’alliance de l’économie des moyens et de la fantaisie artistique.
Orange Slice Chair
Rappelant deux peaux de quartiers d’oranges accolées; l’orange chair se distingue non pas par sa couleur mais par son design inédit.
Fluidité et légèreté se mêlent pour offrir une assise dont tout le monde parle encore. La slice chair c’est un peu la signature de Paulin.
Les deux coques sont conçues et moulées dans du Sa forme singulière donne l’impression de changer à chaque fois qu’on y pose le regard.
Fauteuil Pacha
Le fauteuil Pacha aux formes arrondies et organiques a été créé pour la marque Gubi dans l’optique d’offrir le plus grand confort possible à l’utilisateur.
Avec ce modèle, le designer a donné au monde un tout nouveau visage de la chaise. Il a radicalement simplifié sa ligne, en cachant la structure derrière une couverture souple en laine; et en imposant un seul pied central en bois.
Ainsi, il a obtenu une belle forme sculpturale qui influence les intérieurs dans un côté cosy aux formes généreuses.
Tongue Pierre Paulin
Comme une langue tirée sur la pochette de l’album des Rolling Stones; son siège 577 également nommé tongue Paulin se démarque gracieusement par sa forme de vague et son modernisme sans pieds.
Juste posé, prêt pour être admiré. Le modèle séduit les jeunes contestataires, qui à l’époque adoraient s’asseoir à même le sol. Face au succès, le dessinateur décline le modèle en couleurs vives et dynamiques comme le mouvement flower power.
Bureau Pierre Paulin
Face à ses multiples réussites dans la création de mobilier. C’est à partir de 1953 que Pierre Paulin décide d’enrichir sa gamme avec un bureau aux lignes épurées. La construction du CM 141 arbore une forme stylisée dans le plus grand des calme; en comparaisons à ses fauteuils qui arborent des couleurs chatoyantes.
Minimaliste et fonctionnel, il s’intègre parfaitement dans le période lancée par les traditions du campus Allemand Bauhaus. Le plateau principal est soutenu par deux tiroirs en noyers sous la partie droite et les pieds sont d’une légèreté époustouflante.
En 2008, Ligne Roset a insufflé une nouvelle vie à ce meuble, en lui donnant le nom de Tanis. Le design original est soigneusement conservé, mais la version de l’époque a été mise à jour et enrichie par stratifié noir; doux au toucher et résistant aux rayures. La base des tiroirs en bois naturels a été vernie pour gagner en robustesse tout en gardant sa simplicité.
Beau dans sa simplicité, cet objet est si universel qu’il peut apparaître dans n’importe quel intérieur :
- Bureau ;
- Bibliothèque ;
- Salon ;
- Salle d’attente ;
- Chambre ;
- Cuisine, etc.